Symbiosis (Symbiose) est une exposition personnelle de l’artiste américaine Taylor Smith, actuellement boursière Harriet Hale Woolley en résidence à la Fondation des Etats-Unis. Cette exposition présente des nouvelles œuvres de la même série de son exposition personnelle au Colegio de España en février (Végétal / Cérébral : du vivant à l’objet).
En anglais, le mot symbiosis est utilisé dans plusieurs contextes. Dans un premier temps, en biologie il signifie « l’acte de vivre ensemble effectué par deux organismes dissimilaires ». En psychiatrie, il désigne « une relation entre deux personnes où chacune dépend de l’autre et reçoit du renfort, soit bénéfique, soit nuisible, de l’autre » (Cf. Webster’s dictionnaire). Enfin, dans la psychanalyse, il désigne plutôt la dépendance physique et émotionnelle d’un enfant à sa mère. A travers le médium de la peinture abstraite, Taylor interroge les possibles représentations visuelles illimitées de symbiose. A travers ses collaborations avec plusieurs biologistes de l’Institut de Biologie de l’École Normale Supérieure (Nora Assendorp, Patrick Torbey and Maria Joana Pinto), et des botanistes du Jardin des Plantes (Karim Benyoub et Bernard Noël), ainsi que le photographe américain des paysages aériens pollués J Henry Fair, Taylor s’interroge sur la notion de symbiose sur les plans biologique et relationnelle, ainsi que pour interroger des problématiques actuelles de l’anthropocentrisme et du développement durable. Pendant son master 2 en médiation culturelle à l’Ecole du Louvre (terminé l’an dernier), elle a passé deux ans à étudier les relations symbiotiques possibles entre le public et les œuvres d’art contemporain. Les compositions abstraites de cette exposition représentent une gamme de relations symbiotiques, entre matériaux et idées provenant à la fois de l’homme et de la nature. En manipulant des matériaux organiques, industriels et recyclés avec de la couleur, la composition et l’échelle, ces tableaux tentent de trouver et relever l’équilibre idéal pour une situation donnée, entre une sélection d’éléments « humains » et « naturels ». Ces éléments comprennent des peintures à bactéries de Taylor (créés avec des échantillons de la souche d’E coli kanamycine peints sur gélose), feuilles tropicales de la famille des aracées, photographies microscopiques des synapses humaines et cellules gliales, photographies aériennes des paysages pollués, ainsi que ses propres photographies aériennes et close-ups de la nature. La première étape dans son processus est de fusionner ces échantillons naturels (écorces, feuilles, roches…) et photographies pour créer des tirages cyanotype ou solarfast, imprimés directement sur la toile avec de la lumière naturelle UV. Ensuite, Taylor fabrique du papier recyclé avec des déchets, écorces et feuilles collectionnés. Elle fabrique également de la peinture naturelle avec des pigments organiques (tels les pigments japonais iwa enogu ou verre écrasé, et des pigments de la terre française et italienne), et de l’huile de lin. Elle fusionne ces peintures et papiers avec des monotypes et sérigraphies qu’elle crée, ainsi que des papiers de riz japonais et chinois traditionnels, tous peints et collés sur la première couche de cyanotype afin de créer la composition finale. L’acte de tisser des relations symbiotiques entre une variété de matériaux et d’images renvoie directement aux réflexions conceptuelles de Taylor sur la manière dont ces éléments contrastés peuvent coexister dans une seule composition, ou un seul monde. Elle s’inspire notamment des théories des scientifiques, experts du paysage, philosophes, sociologues, psychologues, et d’autres artistes y compris Augustin Berque, Philip Ball, Georges Didi-Huberman, Nathalie Heinich, Alfred Gell et Josef Albers.
Biographie de l’artiste
Taylor Smith est artiste originaire de Rochester dans l’état de New York. Elle a effectué d’abord deux licences en arts plastiques (peinture) et histoire de l’art à Boston University en 2015, puis un Master 2 Professionnel en médiation culturelle à l’Ecole du Louvre en 2017 avant de recevoir la bourse artistique Harriet Hale Woolley pour l’année 2017-2018. Elle a participé aux plusieurs expositions collectives, et une exposition individuelle, surtout à Paris et à Boston, ainsi qu’un projet de peinture murale dans le cadre d’une résidence à l’Asociación Atlas à Las Palmas de Gran Canaria, Espagne. À travers sa manipulation des processus naturels (l’érosion, l’eau courante, la formation de rouille, la neige, le vent…), en plus des matériaux organiques, recyclés et industriels, elle interroge le conflit perpétuel entre la nature et la production culturelle, ou notre désir insatiable de rendre « parfait » l’environnement qui nous entoure. Le concept de « naturaficialité » nommé par l’artiste anglais Roy Ascott, et la conception du paysage au Japon sont au cœur des expérimentations techniques et théoriques de Taylor. Elle vise à retracer et reformuler la séparation entre l’environnement humain et le paysage naturel au XXIe siècle. La peinture et le collage en particulier lui permettent de juxtaposer, fusionner, puis trouver l’équilibre entre les échantillons organiques et synthétiques de notre monde, qui se croisent et se mélangent perpétuellement sous nos yeux. Elle fabrique du papier recyclé, des pigments et peintures naturelles, récupère des sacs plastiques, sopalins, écorces, feuilles d’arbre, peintures à l’huile et acryliques jetées dans des écoles d’art.… tous sont mélangés dans ses « Fluid Agglomerates ». À travers cette tentative de recréer un cycle de production artistique renouvelable, qui provient de notre préhistoire, elle emploie l’abstraction picturale pour en développer une nouvelle esthétique.
Horaires d’ouverture
Du lundi au vendredi de 10h à 12h30 et 14h30 à 18h. Visite le soir ou weekend sur rendez-vous : contact@feusa.org
Fermetures exceptionnelles le jeudi 8 mars à partir de 17h Le vendredi 9 mars à partir de 14h Le mercredi 14 mars à partir de 14h Le jeudi 22 mars à partir de 16h Le mardi 27 mars à partir de 14h
Le vernissage aura lieu le mercredi 7 mars à partir de 19h dans le cadre d’Art-Hop-Polis, le art hopping de la Cité (suivez-nous sur notre page Facebook) . Les maisons participantes ce mois-ci sont : le Collège d’Espagne, la Maison des étudiants canadiens, la Fondation Biermans-Lapôtre, la Maison de la Tunisie et la Fondation des Etats-Unis. Découvrez bientôt le programme détaillé sur Citéscope. Rejoignez l’événement Facebook pour recevoir un rappel !