Nos lectures modèlent notre rapport au monde et aux autres. Elles influencent notre construction personnelle. C’est un compagnon de vie discret mais présent. Nous vous proposons un cycle de rencontres avec des auteurs, des universitaires ou des littéraires passionnés pour dialoguer sur l’influence de la lecture sur nos vies et nos parcours. Ce cycle reprend les rencontres de Christopher Alexander Gellert avec des lecteurs autour d’un repas pour parler d’eux et de leurs lectures. Nous vous proposons de rentrer dans l’intimité de ces dîners, avec des enregistrements et des photos, de découvrir les livres choisis par les participants et de laisser vos lectures favorites dans un espace d’échange. Ce salon de lecture en évolution vous donnera un aperçu de chaque rencontre et vous permettra de partager vos expériences littéraires. Le projet se déroule du 11 décembre au mois de mars 2018, en partenariat avec La Fondation des Etats-Unis, l’association Politik’Art, le BVE de Paris 7 et Crous Action Culture.
Programme prévisionnel
Le 13 décembre 2017 : Sophie Vasset « Si j’étais malade, j’aurais enfin le temps de lire »
Paris 7, Bibliothèque des Grand Moulins
Dans son essai, “Être Malade”, Virginia Woolf s’interroge sur les effets de la maladie sur le lecteur, et la manière dont l’expérience de la maladie déstructure la lecture et ses attentes. Elle explore une série de textes, classiques ou populaires, en interrogeant la perception du lecteur et celle de ses personnages. Cette première rencontre sera animée par Sophie Vasset, maître de conférences à Paris Diderot, et une des co-directrices de la Fondation des États-Unis, qui ouvrira des pistes des réflexions sur nos rapports entre la lecture et la maladie.
Le 25 janvier 2018 : Anne Crémieux et Vincent Broqua, « Lire le genre, troubler les genres »
Fondation des États-Unis
Dans son essai autobiographique « Seeing Gender » (Bodies of Work, 1997), l’écrivaine américaine Kathy Acker (1947-1997) lie l’expérience de la piraterie de la représentation du genre à celle de la lecture. Elle établit un lien entre son expérience mortifère des représentations genrées qu’on lui avait assignées à celle d’un désir de lecture compensatoire, et, plus tard, d’une écriture pirate, c’est-à-dire d’une écriture qui repose sur le piratage d’autres textes et des genres littéraires. Partant de la lecture de cet essai ainsi que de la présentation de l’écriture de Kathy Acker, on cherchera à s’interroger sur la façon dont les représentations de genre et celles qui les déconstruisent passent par l’écriture (au sens large du terme, écriture littéraire, écriture cinématographique). Ainsi, loin de chercher des essences genrées dans l’écriture, on cherchera à se questionner sur ce que la question du genre fait à l’écriture. On pourra ainsi évoquer des textes de Rosmarie Waldrop, où la grammaire du genre se trouve mise en question, la question du genre épique traité par des femmes écrivaines, ou encore le genre de l’essai, il s’agira aussi de se poser la question de ce qu’il advient de l’écriture cinématographique quand le genre travaille le cinéma, d’un côté ou de l’autre de la caméra.
Le 8 février 2018 : Pierre Zaoui « Lire le boudoir, les plaisirs de la langue »
Paris 7, Bibliothèque des Grand Moulins
L’Éros vous accompagne au chevet de votre lit ? Aux pages jaunies ou fraîches ? Le délire de la langue vous enflamme… ? La Bibliothèque de Paris 7 a le plaisir de vous convier à “Lire le boudoir, les plaisirs de la langue” animée par Pierre Zaoui. Nous interrogerons nos rapports érotiques et sentimentaux avec la lecture puis l’influence, et l’accompagnement qu’ont ces lectures dans notre vie intime.
Le 19 mars 2018: Dominique Rabaté « Lire le roman, pour se trouver ou se perdre ? »
Paris 7, Bibliothèque des Grand Moulins
On dit souvent que le lecteur, et plus souvent la lectrice comme Emma Bovary, s’identifie aux personnages des romans ? Comment se passe ce phénomène ? Pourquoi sert-il souvent à discréditer la fable romanesque, la faiblesse d’esprit de ceux et celles qui en subissent le pouvoir contagieux ? Quels mécanismes d’identification mobilise la lecture d’un roman ? Ne pourrait-on pas dire aussi bien que la lecture du roman favorise une mobilité plastique de désidentification ?
Le 5 avril 2018 : Éric Marty, « La mort de la lecture ? »
Performance de Paloma Moin à partir de 18h, Paris 7, Bibliothèque des Grand Moulins
Pourquoi persiste-t-on à lire ? Comment est-ce que notre rapport a lecture se transforme-t-il en notre ère ? Si dans le futur nous continuons à lire, quelle(s) forme(s) cette pratique prendra-t-elle ? Quelle sera sa place ? Jadis, dans les temps très anciens, lire c’était exercer un pouvoir, savoir lire, c’était avoir un pouvoir, parfois même être le pouvoir…. Nous aborderons la question de la mort de la lecture de manière très subjective, et non dans une optique sociologique à partir des habituelles enquêtes statistiques sur la diminution du nombre des lecteurs Une question vient alors : que serait une lecture irrémédiablement éloignée de tous les insignes du pouvoir