La FEU est heureuse de poursuivre le cycle Medical Cultures, organisé en collaboration cette année avec Anaïs Ogrizek, interne en psychiatrie et ancienne boursière Harriet Hale Woolley, qui mène des recherches autour du thème de périnatalité en milieu carcéral. La conférence sera mise en ligne ici et sur la chaîne YouTube de la FEU le 5 janvier 2021.
Chaque année en Europe, 10 000 enfants naissent en prison. C’est donc au sein de la prison que se construit leur lien à leur mère, dont la qualité, on le sait, est fondamentale dans leur bon développement à court et à long terme. Ce lien est nécessairement conditionné en partie par l’environnement dans lequel il se constitue. Les conditions, à la fois nationales et européennes, de l’accueil de ces enfants et de leur mère en prison, sont très variables selon les établissements. En France, elles sont formalisées par une circulaire datant de 1999, qui n’est plus représentative de l’évolution du milieu carcéral. Ainsi, celle-ci est actuellement en ré-discussion par l’administration pénitentiaire. Dans ce contexte, une étude en psychologie est actuellement en cours afin de déterminer l’impact de ce milieu sur la dyade mère-enfant et suggérer des pistes d’amélioration. Dans le cadre du cycle Medical Cultures, la FEU vous propose une conférence portant sur cette étude, accompagnée d’une discussion avec des membres de l’administration pénitentiaire impliqués dans ce projet.
À propos des intervenants
Passionnée de voyages et de rencontres, Anaïs Ogrizek commence à s’intéresser très tôt à la psychiatrie et plus spécifiquement à la psychiatrie transculturelle. Après une partie de sa scolarité à Londres et à New York, elle décide de poursuivre un cursus médical au sein de l’université Paris 5 Descartes. Au terme du cursus général, elle s’oriente vers une spécialisation en psychiatrie, et choisit d’effectuer ses stages dans les territoires d’Outre-mer. En Guyane française, elle se rend dans les territoires amérindiens pour des missions de pédopsychiatrie, et travaille en psychiatrie générale en Martinique. À son retour à Paris, elle effectue un Master 2 de psychiatrie transculturelle avant de s’engager en novembre 2018 dans une thèse de doctorat en psychologie portant sur « la construction du lien mère-enfant en milieu carcéral ». Elle parcourt depuis les prisons françaises avec un abord spécifique centré sur l’aspect culturel autour de la périnatalité.
Caroline Touraut est docteure en sociologie, chargée d’études à la Direction de l’Administration Pénitentiaire (DAP) et chercheuse associée à l’ISP Cachan. Elle a réalisé plusieurs recherches sur la prison à partir d’observations et d’entretiens auprès de personnes détenues et de personnels dans différents établissements pénitentiaires. Sa thèse a porté sur l’expérience carcérale élargie vécue par les familles de détenus, publié sous le titre : La famille à l’épreuve de la prison (PUF, 2012). Poursuivant depuis ses recherches sur l’institution carcérale, elle a travaillé plus récemment sur le vieillissement et la perte d’autonomie en prison.
Stéphane Cazes est un scénariste et réalisateur français. Il est diplômé de l’Ecole supérieure de réalisation audiovisuelle. Il est connu notamment pour avoir écrit et réalisé le long métrage « Ombline » sorti en 2012 qui retrace l’histoire d’une femme incarcérée en nurserie. Pour coller au plus près de la réalité, il s’investie dès 2006 dans des associations intervenant en milieu carcéral et va à la rencontre de femmes incarcérées en nurserie. Ce film permet de plonger le spectateur dans l’univers carcéral et les difficultés rencontrées par une femme du début de sa grossesse jusqu’à sa séparation d’avec son enfant à ses 18 mois.