L’emploi du plomb, comme additif aux peintures, remonte à l’antiquité. La céruse, ou blanc de plomb était réputé le meilleur pigment blanc tandis que son adjonction dans les peintures à l’huile pigmentées accélérait son « séchage ». Les peintures au plomb sont toxiques pour ceux qui en respirent les vapeurs ou l’ingèrent. De ce fait, les principales personnes exposées au risque de développer un saturnisme étaient les peintres et les enfants, susceptibles de manger des écailles de peinture.
L’utilisation de la peinture au plomb est interdite depuis 1948 pourtant sa toxicité était connue depuis l’antiquité ! Aujourd’hui, la plupart des appartements anciens sont testés positivement au plomb, mais celui-ci, recouvert par des dizaines de couches de peintures successives, est « inaccessible » et donc sans danger. Pourtant, lors d’une rénovation, la législation impose de traiter les zones contenant du plomb en les encoffrant ou en enlevant par ponçage les peintures. Et ce, même si le projet implique la suppression de murs ou de cloisons.
La Fondation des États-Unis a fait l’objet d’un diagnostic complet sur la présence de plomb. Des centaines de mesures ont été réalisées. Du plomb a été trouvé dans l’Aile Est, mais pas dans l’Aile Centrale, les approvisionnements ont dû être différents ! Ainsi, la première étape de ce grand chantier de rénovation a été le « déplombage ». C’est une opération minutieuse qui est encadrée par la législation. Les zones traitées sont soigneusement confinées pour éviter la dispersion des poussières et les ouvriers sont équipés de pied en cap pour une protection totale. Les poussières de peinture au plomb obtenues par le ponçage sont mises en sachet et étiquetées pour assurer le suivi de leur traitement par une entreprise spécialisée. À l’issue de ce ponçage et de la mise à nu de ces murs, parfaitement propres désormais… les démolitions ont pu commencer !